Les microtubules ont longtemps été considérés comme des tubes réguliers (formés par l'hétérodimère αβ de la tubuline). Cette vision, qui a fait consensus dans la communauté scientifique pendant les 30 dernières années, vient d'être bousculée par des chercheurs rennais de l'IGDR.
Ces spécialistes de biologie structurale ont conduit, en collaboration avec des collègues américains et suisses, une étude publiée dans la revue eLife qui met en évidence une hétérogénéité insoupçonnée de l'organisation de la paroi des microtubules.
Les chercheurs ont utilisé la technique de la cryo-tomographie électronique pour déterminer la structure tridimensionnelle des microtubules. Cette méthode leur a permis de mettre en évidence leur hétérogénéité structurale et particulièrement des changements en nombre de jointures et/ou de leur localisation au sein de microtubules individuels, impliquant l’apparition de trous d'une à quelques sous-unités dans leur paroi, qu’ils soient assemblés à partir de tubuline purifiée ou au sein d'extraits cytoplasmiques d'ovocytes de xénope, plus proches de l'état cellulaire.
Cette "instabilité structurale" des microtubules pourrait être impliquée dans leur instabilité dynamique, propriété essentielle à leurs fonctions dans la cellule.
[Lire la présentation intégrale sur le site de l'Institut national de biologie du CNRS]
Référence
Changes in seam number and location induce holes within microtubules assembled from porcine brain tubulin and in Xenopus egg cytoplasmic extracts
Charlotte Guyomar, Clément Bousquet, Siou Ku, John M Heumann, Gabriel Guilloux, Natacha Gaillard, Claire Heichette, Laurence Duchesne, Michel O Steinmetz, Romain Gibeaux, Denis Chrétien
eLife 11:e83021. | doi: 10.7554/eLife.83021