L’Académie des sciences a remarqué l’ouvrage de Dominique Bernard et lui décerne le prix Paul Doistau-Émile Blutet de l’information scientifique mardi 26 novembre 2019. Juste reconnaissance de son travail inlassable au bénéfice de la communauté universitaire et pour le rayonnement de ce patrimoine précieux pour donner le goût des sciences au plus grand nombre.
Dominique Bernard a fait ses études à la faculté des sciences de Rennes. Il est ensuite devenu maître de conférences en physique à l’Université de Rennes 1, rattaché à l’équipe verres et céramiques (UFR SPM).
Conscient de l’importance de la diffusion de la culture scientifique et de la richesse patrimoniale de l’université, il a œuvré avec le soutien du Président Jacques Lenfant et du vice-président Jean-Pierre Brun à la mise en place d’une commission de culture scientifique et technique. Il a animé cette commission jusqu’en 2010.
Nombre d’actions ont été réalisées grâce à son dynamisme et sa capacité à fédérer autour de thématiques : Année de la Physique, Année de la chimie…
Persuadé de l’intérêt de la conservation et de la valorisation du patrimoine scientifique universitaire, il a sauvegardé nombre de matériels scientifiques des domaines de la physique, chimie, mathématiques, informatique… Il a, en particulier avec Jean-Paul Taché, sensibilisé les collègues de l’université sur la nécessité de préserver ce patrimoine singulier comme témoin de l’histoire de la faculté des sciences de Rennes et comme outil pédagogique pour donner le goût des sciences aux jeunes générations. Il a eu à cœur de préserver mais aussi de restaurer nombre d’objets afin que ceux-ci permettent des manipulations expliquant les phénomènes ou principes scientifiques devant des publics divers. Par ce travail inlassable, plus d’un millier d’objets, du XIXe au XXe siècle en particulier, ont été sauvegardés et constitue une collection aujourd’hui.
Un exemple phare : la reconstitution de la première mesure de radioactivité par Pierre et Marie Curie à partir des instruments des collections scientifiques, qui a conduit le réseau international des universités UMAC à décerner à l’université un prix en 2017.
Dominique Bernard est entré en contact avec divers réseaux de sauvegarde et de valorisation du patrimoine scientifique favorisant l’adhésion de l’université à des réseaux européens comme Universeum et nationaux comme PATSTEC (mission nationale de sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain) animée par le Musée des arts et métiers dès 2008. Depuis, celui-ci soutient financièrement l’Université de Rennes 1 comme animateur du réseau breton PATSTEC.
Ces collections ont une réputation nationale et internationale. Dominique Bernard et plusieurs collègues de l’université les ont présentées dans des colloques nationaux et internationaux, ont publié des articles et cela a créé une dynamique de partage d’informations, de projets... Dominique Bernard n’a eu de cesse également de partager ses connaissances et la richesse de ces collections auprès de la communauté universitaire, lors d’évènements grand public et auprès d’un public scolaire.
Cette dynamique co-portée avec le service culturel a permis la structuration de l’équipe collections et la poursuite de la sauvegarde, préservation et valorisation de l’ensemble des collections scientifiques en lien avec les composantes et les équipes de recherche concernées.
Bien que retraité depuis 2010, Dominique Bernard a poursuivi bénévolement ses activités auprès du service culturel. Ses conseils sont précieux. Il offre un temps non mesurable pour la sauvegarde et l’histoire que raconte ce patrimoine scientifique. Il a souhaité en faire bénéficier un public large en écrivant et publiant fin 2018 un livre Un trésor scientifique redécouvert : les collections d’instruments scientifiques de la faculté des sciences de Rennes (1840-1900) édité par l’association Rennes en Sciences. Cet ouvrage déjà largement diffusé est très remarqué. Il a une spécificité : Dominique Bernard parle des scientifiques qui ont conçu les manips, des constructeurs qui ont réalisé prototypes et répliques, explique l’usage de ces instruments, et la plume de son ami dessinateur Nono apporte une touche humoristique. Depuis, Dominique Bernard est invité aussi bien dans des universités, des centres de culture scientifique et technique en France et à l’étranger.