Regarder mieux et plus vite : Inscoper (ex-Combo Microtech) veut faciliter le travail des chercheurs. La technologie d’imagerie développée par la spin-off de l’IGDR s’annonce trois fois plus rapide que les solutions conventionnelles adossées à des logiciels.
Développée sous la forme d’un boîtier électronique, la solution d'Inscoper devrait particulièrement intéresser la recherche académique et industrielle des sciences du vivant.
Créée en octobre 2016, l’entreprise est le fruit de plusieurs années de recherche appliquée au sein de l’IGDR avec le soutien de la plateforme de microscopie MRIC de l’UMS BIOSIT. La société d’accélération du transfert de technologies (SATT) Ouest Valorisation a accompagné sa naissance. D’abord pour aider les chercheurs du laboratoire à protéger leur invention grâce au dépôt d’un brevet. La structure a ensuite débloqué des fonds (160 000 €) pour encourager la maturation technique puis commerciale du projet. Un ingénieur a été recruté. Des études de marché ont été réalisées. Marc Tramier et Jacques Pécréaux se souviennent : « En deux ans, on est passé d’une preuve de concept dans un carton à un produit fini de qualité ».. Les deux chercheurs de l’IGDR ont obtenu le droit d’apporter leur « concours scientifique » à l’aventure entrepreneuriale. Dorénavant, ils consacrent 10 % de leur temps de travail au développement de l’entreprise dont ils sont aussi actionnaires minoritaires (2,5 % chacun).
Bureaux et matériel
« Pendant sa phase de maturation, notre projet était hébergé dans les locaux du laboratoire. Ce qui représentait une aide non négligeable de l’université au regard des tarifs pratiqués dans l’immobilier privé d’entreprise.
Aujourd’hui, une convention de partenariat nous lie à l’université de Rennes 1. Elle nous permet d’utiliser la plate-forme de microscopie MRIC de BIOSIT pour continuer à améliorer notre système » explique Marc Tramier, responsable de l’équipe R&D "Microscopie de fluorescence quantitative", Institut de génétique et développement de Rennes (IGDR), CNRS / université de Rennes 1, cofondateur d'Inscoper.
Consolidée par d’autres prêts (Région Bretagne, banques…), soutenue par Rennes Atalante, l’entreprise n’est pas un « laboratoire bis ». Elle est autonome, pilotée par deux codirigeants - entrepreneur et ingénieur - extérieurs au laboratoire. Marc Tramier complète : « L’une de nos principales contributions est de leur ouvrir notre carnet d’adresses pour lancer la phase de commercialisation ».
Devenir entrepreneur
« L’aide d’une cellule de valorisation comme la SATT est très utile pour le dépôt d’un brevet. Le chercheur n’est pas un entrepreneur né. Il n’en a pas toutes les compétences. Mais il doit rester moteur jusqu’au bout. L’aventure entrepreneuriale repose toujours sur ses épaules in fine. Ça reste quand même le parcours du combattant… Je me suis lancé pour mettre mon expertise à disposition des collègues. Créer une entreprise commerciale est une façon de se rendre utile. Créer de la richesse et des emplois est une autre satisfaction », conclut Marc Tramier.
Les retours sont positifs. Une deuxième version du boîtier électronique est à l’étude. Le recrutement de deux à trois salariés au profil technique et commercial est prévu d’ici un an.