Géosciences Rennes et Itasca associés au sein de Fractory, laboratoire commun

Dédié au monitoring et aux méthodes numériques pour les géosciences et l’environnement, le laboratoire commun Fractory associe le CNRS, l’Université de Rennes 1 et la société d’ingénierie Itasca. Amplifiant des collaborations ponctuelles débutées en 2002, un contrat-cadre instituant le laboratoire commun (LabCom) Fractory pour une durée de cinq ans a été signé entre les parties le 1er janvier 2018. L’initiative a été promue par l’Agence nationale de la recherche (ANR) avec une dotation de 300 000 € sur trois ans. L'inauguration officielle a eu lieu le 14 novembre 2018.
Caroline Darcel d’Itasca Consultants et Philippe Davy de Géosciences Rennes

Le laboratoire commun Géosciences Rennes / Itasca focalise ses activités sur le monitoring et la modélisation des systèmes environnementaux. Les chercheurs et les ingénieurs travaillent main dans la main afin de produire de la connaissance commune et des solutions informatiques appliquées à trois thématiques.

La première concerne l’étude des réseaux de fractures des massifs rocheux et des milieux souterrains (DFN). Il s’agit en particulier de répondre aux enjeux du stockage des déchets nucléaires dans certaines formations géologiques, en Suède notamment. Les deux autres sujets RD s’intéressent aux problématiques associées aux bassins versants (TRANSFERT) - transferts d’eau, de polluants… - et aux cours d’eau (RIVER) - inondations, érosion, sédimentation… - élargissent le champ des travaux.

Avec un budget de fonctionnement de l’ordre de 500 000 € par an, l’unité Fractory (Géosciences Rennes / Itasca) est hébergée dans les locaux de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes (OSUR) où elle partage des outils de calcul communs. Elle mobilise une équipe de 18 personnes (8 ETP), composée à parts égales de chercheurs de l’université et du CNRS, d’ingénieurs de recherche sous contrat privé et de doctorants.

Le LabCom Fractory inaugure une forme de partenariat durable, inédite entre la recherche académique et le monde de l’industrie, ciblé sur les besoins économiques des entreprises, de la recherche fondamentale à la valorisation, sous la forme de missions d’expertise et de logiciels.

« Avec le LabCom, des fonds privés financent en partie la recherche fondamentale. On recrute des ingénieurs de recherche avec un profil de chercheur, formés parfois à l’université. Ce qui permet d’aller plus vite, plus loin, en suivant les règles claires fixées d’emblée par le contrat de collaboration ».

Philippe Davy, directeur de recherche CNRS, Géosciences Rennes

« En interne, nous ne possédons pas toutes les compétences pour répondre aux demandes de nos clients. Par exemple, il n’existe pas encore de process industriel établi pour évaluer le risque associé à l’enfouissement des déchets nucléaires. Il y a toujours une part de recherche, de modélisation plus poussée à mener.

Le LabCom nous permet de développer cette expertise avec l’université et le CNRS, d’être plus compétitif sur ce marché et d’élargir nos activités à d’autres domaines, notamment la géothermie profonde et les risques miniers ».

Caroline Darcel, ingénieure, Itasca Consultants

Recherche appliquée

Le volet « recherche appliquée » fait en effet partie de l’ADN de la Fractory. Les innovations attendues issues de ces programmes se situent à 3 niveaux :

• Les connaissances fondamentales acquises par le Laboratoire Commun constituent un socle d’expertise scientifique mobilisable pour des projets d’application. Le premier exemple est le travail de recherche mené sur la fracturation des milieux géologiques ; les partenaires répondent déjà à des demandes d’expertise sur la mise en œuvre du stockage souterrain des déchets nucléaires par les compagnies SKB (Suède) et Posiva Oy (Finlande) ;
• Le développement de logiciels pour la modélisation de l’environnement est une compétence de Géosciences Rennes – exemple, les plateformes H2OLab, UFMLab, EROS – et une expertise du groupe Itasca International Inc. depuis plus de 30 ans avec les logiciels PFC, 3DEC et FLAC. Ce partenariat doit conforter la position d’Itasca dans le monde ;
• Les recherches spécifiques sur le monitoring de l’environnement, qui seront développées par le Laboratoire Commun dans les 3 programmes, sont sources d’innovations multiples dans plusieurs domaines : l’imagerie haute résolution de la topographie (Lidar), l’imagerie géophysique (sismique, gravimétrie, radar), la mesure des flux d’eau souterrain ou de surface (fibre optique, Döppler), entre autres exemples.

La fractory joue donc un rôle à la fois d’accélérateur de connaissances pour la recherche fondamentale, et d’accélérateur de transfert pour la valorisation.

Inauguration du 14 novembre 2018

L'inauguration officielle de la Fractory a été l'occasion d'un débat sur les enjeux scientifiques, industriels et politiques de la modélisation et du monitoring de l’environnement animé par Ghislain de Marsily de l’Académie des sciences, président du Conseil de l’OSUR.