Création d'Archi-Pex, laboratoire commun pour la recherche et l'innovation pharmaceutiques

En association avec l'Université de Rennes 1 et le CEA, Ipsen et le CNRS créent un laboratoire de recherche et d'innovation commun, Archi-Pex, avec pour objectif d'accélérer le développement de nouvelles formulations médicamenteuses basées sur des auto-assemblages de peptides.
Les acteurs de la création d'Archi-Pex - Pour Rennes 1 : C. Labit (en bas à g.), F. Artzner (en bas à d.) - Photo : L. Godard

Inauguration

Ipsen et le CNRS, en association avec le CEA et l'Université de Rennes 1, annoncent le 20 novembre 2014 la création du Laboratoire Commun Archi-Pex (Architectures peptidiques et formulations) pour 5 ans, fruit d’un partenariat public / privé de 15 ans. L'inauguration et la signature se déroulent au siège parisien du groupe IPSEN, en présence de Christel Bories, directrice générale déléguée d'Ipsen, Fabrice Vallée, directeur par intérim de l'Institut national de physique du CNRS, Michel Werner, directeur de l'Institut IBiTec-S du CEA, Clarisse David, déléguée régionale du CNRS pour la Bretagne et les Pays de la Loire et Claude Labit, vice-président du conseil scientifique de l'université de Rennes 1.

La création du laboratoire commun Archi-Pex, soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche, a pour ambition d’offrir une approche pluridisciplinaire associant des équipes de recherche académique de physique et de biologie et le centre de développement pharmaceutique d’Ipsen à Dreux. L’objectif est d’innover dans le domaine de la formulation de peptides hormonaux et de réduire le temps de développement. La compréhension de l’efficacité pharmaceutique établie à partir de connaissances fondamentales est la clé du projet Archi-Pex.

Archi-Pex permettra de développer de nouvelles formulations à libération prolongée basées sur des auto-assemblages de peptides et d’accélérer le développement de voies alternatives d’administration (par exemple par voie orale ou transdermale), notamment dans le domaine de l’endocrinologie.

La physique rennaise à l'œuvre

À Rennes, le département matières molles de l'Institut de physique de Rennes (CNRS/Université de Rennes 1) est engagé dans ce laboratoire via les travaux de Franck Artzner, directeur de recherche CNRS spécialiste de l'auto-assemblage de molécules, porteur du projet Archi-Pex auprès de l'Agence nationale de la recherche. En s'aidant de la cristallographie aux rayons X, le scientifique observe le comportement à l'échelle quasi-atomique du lanréotide, un médicament de synthèse développé par IPSEN et utilisé en endocrinologie, notamment pour le traitement de l'acromégalie.

Auto-assemblages

Les molécules de ce principe actif s'assemblent spontanément en tubes de quelques nanomètres de diamètre. Au cours des quinze dernières années, Franck Artzner a collaboré avec Maïté Paternostre du CEA et affiné la compréhension fondamentale de ce mécanisme, au point de pouvoir intervenir sur le processus d'auto-assemblage des molécules et contrôler le diamètre des nanotubes. Injecté chez un patient, ces nanotubes se dégradent en 28 jours, libérant progressivement le médicament en améliorant le quotidien des malades qui, sans cette propriété, devraient recevoir trois piqûres par jour leur vie durant, avec des effets secondaires marqués. (Pour en savoir plus, accédez ci-contre aux articles de vulgarisation sur le travail de F. Artzner parus dans la revue Sciences Ouest).

La compréhension fondamentale de l’origine de ces propriétés remarquables a permis la commercialisation de la Somatuline®, fruit d’une collaboration entre IPSEN et le CNRS impliquant des équipes académiques. Ces jours-ci, de nouvelles formulations de lanréotide à libération prolongée entrent en phase clinique.

Archi-Pex est le premier laboratoire commun associant l'Université de Rennes 1. D'autres devraient bientôt suivre.