En santé comme dans bien d’autres domaines, la transformation digitale et le « big data » représentent un enjeu stratégique majeur. En effet, les progrès technologiques ont fait exploser la quantité d’informations médicales recueillies à chaque instant. Avec plus de 1,6 million de patients, le CHU de Rennes a été l’initiateur d’un des premiers entrepôts de données hospitalières intégrant le « big data » comme un axe stratégique de son projet d’établissement, afin de relever ce défi technique pour la recherche et l’innovation en santé. C’est dans ce contexte qu’un partenariat associant l’Université de Rennes 1, l’INSERM, la société ENOVACOM et le CHU de Rennes vient d’obtenir le financement par l’Agence Nationale de la Recherche du Laboratoire commun LITIS (Laboratoire d’Interopérabilité Traitement et Intégration des données massives en Santé). Le projet est porté par le Laboratoire du Traitement du Signal et de l’Image (LTSI), qui a développé un outil innovant de traitement et d’exploitation des données patients. But de LITIS : créer les futures versions de plateformes de données massives hospitalières utilisées dans les Centres de données cliniques et dédiées à la recherche médicale.
Un outil nécessaire à l’interconnexion du big data hospitalier du Grand Ouest
Si l’organisation de l’exploitation du « big data » hospitalier se structure à l’échelle du territoire, les données produites dans le cadre du soin (hospitalisation ou ambulatoire), de la recherche clinique (essai clinique) ou du bien-être des patients (santé connectée), demeurent encore cloisonnées et largement captives des systèmes d’information qui les produisent. C’est pour faire évoluer ces plateformes dans leurs capacités à communiquer entre elles, intégrer et traiter de nouvelles données au service des patients que le projet de création d’un laboratoire commun au CHU de Rennes et à l’Université Rennes 1 a été soumis, en mai 2017, à l’ANR dans le cadre de l’appel d’offres « LabCom» avec un accompagnement dédié par la SATT Ouest Valorisation, en tant qu’opérateur de valorisation des établissements dans le grand ouest.
Le big data : un enjeu pour la médecine de demain
Source inépuisable de connaissances essentielles à l’innovation et aux progrès médicaux, le « big data » (ou données massives) ouvre de nombreuses perspectives dans l’élaboration de nouvelles thérapies, la mise au point de méthodes diagnostiques innovantes et l’élaboration d’outils d’aide à la décision individuelle ou populationnelle. Les données massives en santé (comptes rendus d’examens, prescriptions médicamenteuses, données biologiques…) sont désormais utilisées pour faciliter la découverte de nouveaux marqueurs diagnostiques, thérapeutiques ou pronostiques et participent ainsi au développement de la médecine dite « 4P » : préventive, personnalisée, prédictive et participative.
Du premier entrepôt de données aux prémices d’un véritable réseau de territoire
À l'issue de travaux de recherche, le LTSI (Laboratoire Traitement du Signal et de l’Image – UMR INSERM – Université de Rennes 1 et le CHU de Rennes) a développé un premier outil performant de traitement et d’exploitation des données patients, baptisé « eHOP ».
Afin de déployer cet outil innovant dans les six CHU du Grand Ouest, et bientôt au sein de deux Centres de lutte contre le cancer sous l’égide du réseau HUGO (Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest) des Centres de Données Cliniques coordonné par le Professeur Marc Cuggia l’Université de Rennes 1, le CHU de Rennes, et la SATT Ouest valorisation ont signé un contrat de licence d’exploitation avec la société ENOVACOM. Cet entrepôt complète sa suite logicielle d’intégration des données de santé à destination des hôpitaux. Le partenariat se poursuit alors avec une synergie et volonté de développement commun de nouveaux outils.
Le projet de laboratoire commun « LITIS » retenu et financé par l’ANR
Associant un laboratoire public de recherche et une entreprise dans le but de favoriser la recherche, le développement et faciliter le transfert de technologies innovantes, le « LabCom » est un dispositif financé en partie par l’Agence Nationale de la Recherche. Le 23 juin dernier, l’ANR a retenu la création du LabCom LITIS (Laboratoire d’Interopérabilité Traitement et Intégration des données massives en Santé) dirigé par le Pr Marc Cuggia et porté par le Laboratoire LTSI (INSERM – Université de Rennes 1 avec le CHU de Rennes), en partenariat avec la société ENOVACOM, éditeur de logiciels dédiés 100% Santé et leader dans l’échange et le partage des données en santé. Destiné à la conception, au développement et au déploiement de nouvelles technologies d’intégration et d’exploitation de ces données massives encore aujourd’hui trop cloisonnées, il bénéficiera de crédits de l’ANR durant trois ans.
Son but : créer les futures versions de plateformes de données massives hospitalières utilisées dans les Centres de Données Cliniques et dédiées à la recherche médicale. Pour ce faire, le programme de recherche et développement du LabCom s’axera sur projets ciblés en médecine intégrative dans les domaines de la cardiologie, de la réanimation pédiatrique et en cancérologie. Les méthodes et technologies issues du LabCom LITIS bénéficieront aux établissements de santé souhaitant valoriser leurs données, au bénéfice des patients.
Un partenariat de pointe
Le LITIS bénéficie d’un environnement exceptionnel en associant le LTSI, laboratoire de recherche multidisciplinaire d’excellence dans le domaine des technologies pour la santé UMR – INSERM – Université de Rennes 1, le Centre de Données Clinique du CHU de Rennes qui traite et exploite les données de l’établissement (1,6 million de patients) et la société ENOVACOM, leader français dans les technologies de flux de données en santé, et qui connaît un développement international.
À propos de la société ENOVACOM
Éditeur de logiciels dédiés au monde de la Santé, Enovacom a été créée en 2002 afin de faciliter l’échange et le partage de données patients en toute confiance. L’entreprise a conçu une suite logicielle permettant d’assurer l’interopérabilité et la sécurité des données entre tous les acteurs du système de santé. Avec plus de 140 collaborateurs, Enovacom travaille aujourd’hui avec plus de 1500 établissements de santé en France et à l’étranger (Canada, Royaume-Uni, Suisse et Belgique).