Benoît Claudon, spécialiste en géométrie complexe
Professeur à l’Université de Rennes 1 au sein de l’Institut de recherche mathématique de Rennes (IRMAR), Benoît Claudon travaille en géométrie complexe avec un léger penchant algébrique. Depuis septembre 2018, il est responsable du Master MEEF Mathématiques préparant aux concours du CAPES. Il y assure la formation des futurs enseignants de collège/lycée. Cette année, il donne un cours en M2 qui constitue une introduction à son domaine de recherches.
Benoît Claudon s’intéresse aux objets géométriques qui sont définis par des équations polynomiales. Les grandes tendances de cette thématique consistent à trouver des invariants associés à ces variétés algébriques pour mieux les comprendre et essayer de les classifier. Parmi les différentes questions soulevées dans son projet de recherche, l’une retient particulièrement son attention : la classe des variétés spéciales est-elle stable par (petites) déformations ?
Ma nomination à l’IUF a été une très belle surprise et un très grand honneur. Je vais prendre un peu de temps pour repenser à des questions qui m'ont occupé l'esprit ces dernières années mais sur lesquelles je n'ai pas pu avancer comme je l'aurais souhaité. Je pense aussi profiter des moyens alloués par l'IUF pour inviter des collègues extérieurs et organiser des journées thématiques ici à Rennes.
Matthieu Davy, spécialiste des ondes électromagnétiques en milieux complexes
Maître de conférences à l’Université de Rennes 1 et affilié à l’Institut d’Electronique et des Télécommunications de Rennes (IETR), Matthieu Davy étudie la propagation des ondes électromagnétiques dans des milieux complexes. Autrement dit, des milieux dans lesquels de nombreuses réflexions de l’onde sur des objets diffusants perturbe et entrave sa transmission. Un milieu diffusant tel que la peinture blanche apparaît par exemple opaque à la lumière. Néanmoins, il est possible de contrôler la transmission des ondes grâce à l’interférence de plusieurs sources synchronisées. L’onde illuminant le milieu peut parfois trouver un chemin à travers le désordre, de telle sorte que le milieu diffusant devient transparent. L'objectif de Matthieu Davy consiste alors à développer de nouvelles approches basées sur le contrôle cohérent des ondes. Ainsi, il pourrait être exploité pour développer de nouveaux systèmes radar ultra-rapides.
Enseignant de la Licence 1 jusqu'au Master 2 au sein de l'ISTIC, il y aborde la propagation et l’imagerie dans les milieux complexes.
Je perçois une nomination à l'IUF comme un tremplin afin de mener des recherches au plus haut niveau international dans une discipline. La décharge d’enseignement est dans ce cadre tout à fait fondamentale car elle permet de dégager le temps nécessaire. Enfin, la bourse associée est non négligeable car elle apporte une certaine sécurité et relativise un peu la compétition actuelle permanente pour l’obtention de nouveaux financements. Mon projet à l’IUF se place dans la continuité de mes activités de recherche actuelles et concerne la physique des ondes dans les milieux aléatoires et chaotiques. Les projets sont abordés tant sur le plan fondamental qu’appliqué avec des ondes électromagnétiques centimétriques et millimétriques.
Elisa Fromont, spécialiste dans l’apprentissage automatique et la fouille de données
Professeure à l’Université de Rennes 1 depuis 2017, Elisa Fromont s’est spécialisée dans l’apprentissage automatique et la fouille de données à l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA). Sa recherche porte sur la mise au point de nouveaux algorithmes (d’apprentissage ou de fouille) qui permettent de résoudre des problèmes concrets qui n’ont pas de solution « sur l’étagère ». L’apprentissage automatique et la fouille de données sont des sous-domaines de l’Intelligence Artificielle (IA) qui se démarquent comme axes transversaux entre informatique et les mathématiques appliquées. Le but de l’apprentissage automatique est d’acquérir de la connaissance à partir des données. Cette connaissance se traduit, la plupart du temps, comme une fonction mathématique, appelée modèle, pour laquelle l’on cherche à estimer des paramètres. Une fois cette fonction « apprise », elle peut être utilisée pour « prédire » de nouvelles informations sur de nouvelles données.
Elisa Fromont enseigne principalement auprès des Master 1 et 2 de l’ISTIC. Ses enseignements tournent autour de l’intelligence artificielle et plus précisément en apprentissage automatique.
La nomination à l'IUF me permet de m'investir pleinement dans les nouveaux projets de recherche et d'enseignement que j'ai initiés depuis l'année dernière à Rennes. Coté recherche, mon projet IUF porte sur la mise au point de méthodes permettant d’accroitre l’« interprétabilité » des résultats ou des décisions prises par les algorithmes de fouille de données. En lien avec ce projet, je suis également coordinatrice d'un "Inria Project Lab" (IPL) nommé HyAIAI pour "Hypbrid Approaches for Interpretable AI". Coté enseignement, en 2019, je suis responsable de la formation des étudiants pour le tout nouveau CAPES en informatique (CAPES NSI) à l'ISTIC. A partir de la rentrée prochaine, il se tranformera en un Master MEEF Informatique en collaboration avec l'INSPE.
L’Institut universitaire de France (IUF)
Depuis 1994, l’Institut universitaire de France (IUF) encourage la recherche de haut niveau et l’interdisciplinarité dans les universités françaises. Rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, l’IUF intègre chaque année dans ses rangs de nouveaux membres juniors et seniors. À chacun, il offre une aide matérielle significative pendant cinq ans, à savoir une décharge d’enseignement de 2/3 de son service statutaire, une prime d’excellence scientifique et des crédits de recherche spécifiques pour son laboratoire (15 000 € /an).
Décernée par un jury international qualifié et indépendant, la reconnaissance IUF salue un travail de qualité exceptionnelle. Le statut de membre permet de dégager du temps, des crédits pour améliorer les conditions de travail et poursuivre ses recherches. Placés en position de délégation, les membres de l’IUF demeurent dans leur université d'appartenance.